Angkor Thom est la grande cité capitale de Jayavarman VII (1181-1218)
D’une superficie de 9 km2, Angkor Thom comprend les Portes d’Angkor Thom, les ruines du Palais Royal et un certain nombre de temples, Preah Palilay, Preah Pithu, mais surtout le Temple-Montagne Baphuon et l’envoûtant temple Bayon, la terrasse des Eléphants et la terrasse du Roi Lépreux.
A la vue de l’ensemble de ces monuments, il est facile d’imaginer la splendeur de cette grande capitale et la population considérable qui devait vivre dans l’enceinte de cette cité.
Les Portes d’Angkor Thom
Les visages des rois gardiens de l’espace protègent la cité. L’enceinte d’Angkor Thom, un carré de 3 kilomètres de côté, circonscrit la ville de Jayavarman VII dans un but à la fois défensif et symbolique. Haute de 8 mètres, cette immense muraille est surmontée d’un chemin de ronde aux angles duquel quatre petits temples, les Prasat Chrung, abritaient chacun une inscription à la gloire du souverain. Des douves de 100 mètres de large doublent cette enceinte vers l’extérieur et ne peuvent être franchies qu’en cinq points par des chaussées bordées de 54 géants d’aspect bienveillant, à gauche, effrayant, à droite. Ces personnages soulèvent le corps d’un gigantesque nâga polycéphale dont les têtes déployées en ogive accueillent le visiteur. On a interprété ce thème comme celui du barattage de la mer de lait rapporté à l’échelle de la ville toute entière mais il se peut aussi que les géants et les nâga soient simplement les gardiens de la cité. Les visages des portes semblent, par ailleurs, devoir être identifiés comme ceux des rois gardiens de l’espace, veillant sur la ville.
Le Palais Royal
Il a presque disparu. Ce qu’il en reste se trouve dans l’aire de Phimeanakas, sur la Terrasse des Eléphants et la Terrasse du Roi Lépreux. Le vaste site du Palais royal, au nord immédiat du Baphuon, est ceint d’une muraille en latérite haute de 5 mètres depuis la fin du Xè siècle. Ouvrant sur l’extérieur par cinq gopura de modestes dimensions, le palais -dont les bâtiments étaient en bois et ne se sont pas conservés -est comme retranché derrière sa muraille et abrite le petit temple-montagne du Phimeanakas, considéré comme une sorte de temple royal privé. C’est là, d’après le témoignage du voyageur chinois Zhou Daguan qui séjourna quelques mois à Angkor à la fin du XIIIè siècle, que le roi montait chaque soir, s’unir à un génie serpent d’apparence féminine et assurait magiquement la prospérité et la paix du royaume.
La Terrasse des Eléphants
Depuis la terrasse des Éléphants, aménagée à l’avant du palais sous Jayavarman VII et modifiée à plusieurs reprises par la suite, le roi et la cour assistaient, toujours selon Zhou Daguan, aux défilés et fêtes somptueuses qui se déroulaient sur la Place royale. La Terrasse des Eléphants, longue de 300 mètres, presente tout le long une grande variété de sculptures, représentations de processions d’éléphants avec des fleurs de lotus autour de leur trompe, de Garudas et des lions.
La Terrasse du Roi Lépreux
Comme la terrasse des Éléphants, dans le prolongement de laquelle elle se trouve, la terrasse du Roi lépreux a été aménagée sous Jayavarman VII et modifiée par la suite. Cette terrasse doit son nom à une statue du dieu Yama de date incertaine qui y trônait autrefois. La sculpture est aujourd’hui conservée au musée national de Phnom-Penh. Recouverte de lichens, l’image était tenue par les habitants de la région pour la représentation d’un roi ayant contracté la lèpre, après avoir été touché par le sang d’un de ses conseillers qu’il venait de tuer. Dans sa hâte à guérir, le souverain fit périr le jeune ascète venu le soigner et emporta sa maladie devenue incurable dans la tombe. Au-delà de la légende, cette terrasse est considérée comme le lieu hypothétique où se tenaient les crémations royales en raison de son iconographie et de sa localisation au nord du palais.