Une statue de grès proposée dans une vente aux enchères à New York. Le gouvernement cambodgien demande la restitution de l’objet.

 

En mars 2011, le Cambodge prend connaissance qu’une statue en grès de 1,5 mètre de Duryodhana, un guerrier de la mythologie hindoue, est mise en vente aux enchères à New York. Il parvient à faire annuler la vente et tente, durant un an, de négocier amicalement avec Sotheby’s le retour de cet objet.

Car, pour le Cambodge, cela ne fait aucun doute : cette pièce a été arrachée au temple Prasat Chen, dans le complexe de Koh Ker, situé à une centaine de kilomètres des temples d’Angkor, à mi-chemin entre Siem Reap et Preah Vihear. Koh Ker a été une des capitales de l’empire khmer entre 928 et 944 fondée par Jayavarman IV. Elle se trouvait à l’entrée du temple et faisait face à une autre similaire. Aujourd’hui il ne reste que les piédestaux de ces statues.

Cette statue aurait disparu dans les années 1960 pour resurgir en Europe, chez un antiq

 

uaire londonien en 1975, avant d’être acheté par un collectionneur belge qui voulaits’en séparer l’année passée. Sa valeur est estimée entre 2 et 3 millions d’euros.

Devant l’échec des négociations le Cambodge a donc décidé de saisir la justice américaine et demande le rapatriement du Duryodhana, arguant du fait que cette statue est un objet volé, propriété du Cambodge, entrée en toute illégalité sur le territoire américain.

Ce à quoi s’oppose Sotheby’s qui explique, dans un communiqué, « que le propriétaire de l’objet dispose de documents de propriété datant d’une quarantaine d’années, et qu’il est de bonne foi ». Elle déclare en outre ne pas avoir en sa possession, malgré ses recherches,d’éléments permettant de dater avec précision le moment où la pièce a quitté le Cambodge.